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15 octobre 2024

Pourquoi la connectivité des appareils médicaux requiert-elle une approche indépendante des fournisseurs?

Par Libby Bucsi

Aujourd’hui, l’environnement des soins de santé est complexe. Le personnel biomédical et informatique se trouve donc confronté à des défis croissants pour répondre aux besoins des cliniciens en matière d’informations sur les soins aux patients. En effet, de grandes quantités de données sur les patients sont générées par d’innombrables appareils médicaux, notamment des respirateurs, des appareils de dialyse, des moniteurs et d’autres appareils de surveillance et de traitement.

En fait, selon l’OMS, plus de deux millions de types différents d’appareils médicaux sont disponibles sur le marché mondial[1]. Le volume, la complexité et la variété des données sur les patients provenant de ces appareils peuvent sembler insolubles.

Ajoutez à cela de nouvelles technologies médicales régulièrement mises à disposition des prestataires, un paysage réglementaire en constante évolution et l’adoption d’appareils de mesure utilisés en dehors des établissements de santé traditionnels, et vous obtenez une « véritable pagaille » à laquelle les organismes de santé s’efforcent de faire face :

  • ajout régulier de nouveaux appareils qui génèrent d’énormes quantités de données supplémentaires à capturer pour assurer des soins optimaux aux patients ;
  • absence d’adhésion universelle aux protocoles industriels de connectivité des appareils et de communication des données ; et
  • nombre incalculable d’appareils médicaux, y compris portables, utilisés quotidiennement pour tous les types de surveillance, de traitements médicaux et de soins.

Problème posé par les données inutilisées

Tous ces facteurs font que 99% des données générées par les appareils médicaux ne sont pas utilisées, selon un rapport du Forum économique mondial (FEM)[2].

Les données relatives aux appareils médicaux restent cloisonnées dans différents services et unités de soins, voire sur le système propriétaire d’un fabricant d’appareils. Elles ne peuvent donc pas circuler librement dans les systèmes d’information de santé où elles pourraient contribuer à la découverte d’informations significatives par les cliniciens.

En réalité, 94 % des leaders du secteur de la santé déclarent que leur établissement est confronté à au moins un problème d’intégration des données qui se répercute sur sa capacité à fournir des soins de qualité de manière opportune, selon le rapport mondial Future Health Index (FHI) 2024 de Philips[3].

Toutes ces données inutilisées entravent les chances d’améliorer les soins grâce à des informations qui auraient pu conduire à des programmes de soins mieux optimisés, à des diagnostics plus rapides et à une plus grande capacité à prédire et à prévenir les événements indésirables sur la santé.

Le fait qu’une telle quantité de données soit générée sans être utilisée rend impossible l’exploitation du plein potentiel des informations qu’elles renferment.

Création de silos de données inhérente aux défis du respect des normes industrielles

Depuis plus de 20 ans, des organisations industrielles, comme le Health Level Seven (HL7) International, et diverses agences gouvernementales, comme l’agence gouvernementale Office of the National Coordinator for Health Information Technology (ONC) aux États-Unis, ont promu des normes et des spécifications pour soutenir l’interopérabilité, l’intégration, le transfert et le partage sécurisés de données médicales entre des appareils et des systèmes disparates.

Si des améliorations significatives ont eu lieu ces dernières années, le pourcentage d’hôpitaux s’impliquant régulièrement dans la mise en œuvre des quatre domaines de l’interopérabilité tels que définis par l’ONC (envoyer, recevoir, trouver et intégrer) est toujours de 43 %, soit moins de la moitié. Et, si la plupart des hôpitaux transmettent électroniquement les informations médicales, seuls à peu près les trois quarts intègrent les informations reçues à leurs dossiers de santé électroniques (DSE).[4]

Le problème résulte partiellement des protocoles propriétaires de la plupart des fabricants d’appareils médicaux qui compliquent la conversion à une approche normalisée à l’échelle de l’industrie. De plus, les hôpitaux utilisent encore des centaines d’anciens modèles d’appareils médicaux. S’assurer que ces appareils sont conformes aux nouvelles normes d’interopérabilité pourrait s’avérer difficile.

Enfin, au cours de la dernière décennie, les inquiétudes inhérentes aux cyberattaques et aux violations de données dans le milieu médical ont considérablement augmenté, notamment concernant les dossiers médicaux électroniques (DME) et les dossiers de santé électroniques (DSE). Pour relever les défis actuels en matière de sécurité, chaque système et appareil médical peut présenter des exigences informatiques spécifiques qui garantissent un déploiement sécurisé. Cependant, ces mêmes exigences compliquent souvent le partage et le transfert des données vers d’autres systèmes cliniques.

Solutions indépendantes de la technologie : une stimulation possible du partage des données

Pour surmonter ces difficultés d’intégration des données, de nombreux systèmes de santé se tournent vers une solution de connectivité des appareils médicaux indépendante des fournisseurs. La connectivité des appareils médicaux permet aux établissements de regrouper dans un dossier d’antécédents cohérent des données disparates provenant de nombreux appareils utilisant des protocoles différents, afin de proposer aux patients des soins appropriés en temps opportun.

Mais que doivent prendre en compte les systèmes de santé lorsqu’ils investissent dans une solution d’intégration de leurs données médicales?

Voici quelques suggestions :

  • La capacité à connecter les données de pratiquement tous les appareils médicaux reliés au patient, que ce soit au bloc opératoire, au chevet du patient ou dans d’autres services de soins, ainsi qu’à la station centrale.
  • La capacité à capturer tous les types de données disponibles à partir des appareils médicaux, y compris les signes vitaux, les alarmes et les données de courbes, puis à filtrer uniquement les données pertinentes, riches en contexte et nécessaires afin de les partager pour aider les cliniciens à soigner leurs patients.
  • La capacité à capturer, analyser et normaliser les données au-delà du DME (dossier médical électronique) afin de les partager avec divers autres systèmes de destination pour faciliter la consultation, la documentation, la surveillance clinique, la prise de décision intelligente et la recherche.
  • Les contrôles de sécurité de bout en bout avec des données chiffrées en transit et au repos.
  • Une vaste bibliothèque d’appareils médicaux connectés, de même qu’une méthodologie et un processus de développement de nouveaux pilotes d’appareils médicaux (des logiciels spécialisés permettant aux appareils de communiquer et de partager des données avec d’autres systèmes).
  • Un historique des intégrations à de nombreux systèmes de réception back-end mondiaux, régionaux et nationaux, à la fois cliniques et analytiques.
  • La capacité d’adaptation aux services de soins intensifs et de soins généraux, et hors de l’hôpital dans les établissements de moyen séjour, pour soutenir une approche à l’échelle de l’établissement avec un portefeuille de produits intégrés qui répond aux besoins spécifiques de ces services tout en prenant en charge leurs flux de travail cliniques spécifiques.
  • Une large gamme de connexions en série, USB (Universal Serial Bus), Ethernet et de passerelle capable de capturer les données des appareils médicaux disponibles ; et la capacité d’association et d’authentification entre les appareils médicaux et l’identité du patient.
  • Une plateforme unique et complète de connectivité des appareils médicaux d’un fournisseur mondial offrant une approche indépendante des fournisseurs, la flexibilité d’adaptation nécessaire aux innovations futures des appareils médicaux et aux nouveaux types d’appareils (portables notamment), ainsi que la capacité de proposer une technologie d’IA garantissant la valeur ajoutée des données.

Les systèmes de santé qui mettent en œuvre une solution de connectivité des appareils médicaux évolutive, sécurisée et indépendante des fournisseurs peuvent résoudre le problème des données non structurées, inutilisées et cloisonnées des appareils médicaux. Ils fournissent ainsi aux cliniciens des informations plus riches et pertinentes, notamment des données complètes, haute-fidélité et de diffusion continue en direct qui peuvent contribuer à l’analyse prédictive. De plus, le personnel biomédical et informatique pourra répondre plus facilement aux exigences des utilisateurs cliniques en matière d’informations sur les appareils médicaux grâce à la connectivité de ces derniers.

N’hésitez pas à nous communiquer votre opinion sur la connectivité de vos appareils médicaux actuels. Nous voulons connaître vos expériences concernant la connectivité des appareils médicaux ! Contactez-nous à l’adresse MDIProdMgmt@philips.com pour partager votre point de vue.


À propos de l’auteur

Libby Bucsi est Product Management Leader (Responsable de la gestion des produits) pour l’intégration des appareils médicaux chez Philips Capsule.

En savoir plus sur la connectivité des appareils et l’intégration des appareils médicaux Philips.

TÉLÉCHARGER
1
Organisation mondiale de la santé : Accueil/Thèmes de santé/Dispositifs médicaux : https://www.who.int/health-topics/medical-devices#tab=tab_1
2
Capsule recherche et calcul, 2019; RWDphN (microsoft.com)
3
Philips Future Health Index (FHI) 2024 Global Report, 18 juin 2024, une enquête indépendante présentant les points de vue de près de 3 000 dirigeants du secteur de la santé de 14 pays différents.
4
Échange interopérable d'informations sur la santé des patients entre les hôpitaux américains : 2023, Meghan Hufstader Gabriel, Chelsea Richwine, Catherine Strawley, Wesley Barker, Jordan Everson : https://www.healthit.gov/sites/default/files/2024-05/Interoperable-Exchange-of-Patient-Health-Information-Among-US-Hospitals-2023.pdf